Le Journal de l’ANORAA « Yvelines»
"S'unir pour servir"





N°4   -  Janvier 2004


2004, l'année des anniversaires de l'aviation militaire en France et pour ne cite que les plus importants:

- 70 ans pour l'Armée de l'air – en effet, l'Armée de l'air est née le 2 juillet 1934 suite à un décret du 1er avril 1933 lui donnant son autonomie par rapport à l'Armée de Terre

- 60 ans pour l'anniversaire du débarquement du 6 juin 1944

-40 ans pour la 1ère prise d'alerte nucléaire pour les Mirage IV A des Forces Aériennes Stratégiques (FAS) à Mont-de-Marsan en octobre 1964.

2004 verra à nouveau les meetings de l'air qui auront lieu à :

Orange 9 mai
Cognac 16 mai
Avord 20 juin
Dijon 27 juin
Reims 4 Juillet

 Et puis l'AG du secteur mi-mars

Enfin, le bureau du secteur 460  Yvelines et moi-même vous présentent, à vous et à vos familles ses meilleurs voeux pour cette nouvelle année.

Soyez sûr de mon entier dévouement.

LCL (CR) Pierre-Alain ANTOINE,

Président du Secteur 460 Yvelines


 


24-25 janvier 2004 : 6èmeAir Raid sur la base de Villacoublay

Mercredi 11 février 2004: La Section Technique de l'Armée de Terre (STAT) , son organisation, ses missions. Par le Général de Division Bernard LE ROY, Directeur de la STAT

Mercredi 10 mars 2004: Le Commandement de la Force d'Action Terrestre (CFAT). Par le Général de Division Robert  MEILLE, adjoint au Général commandant la Force d'Action Terrestre. Conférence de l'AO.R.P.  Amphithéâtre SUFFREN, Ecole Militaire (21 h 00)

 


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Par Maurice DRUON, de l'Académie Française

Le Figaro, 22 décembre 2003

Mme Michèle ALLIOT-MARIE, qui devrait être faite colonel d'honneur du régiment de son choix, est un ministre de la Défense qui se défend bien. Elle a commencé par défendre la langue française, en ne cédant pas à la stupide féminisation jospinienne et en décidant qu'on l'appellerait Madame le Ministre, sans que cela nuise en rien à sa féminité. Elle a adopté des tenues et un comportement qui conviennent à safonction. Elle sait se tenir devant les drapeaux, et elle n'hésite pas à se rendre sur les théâtres d'opération où nous avions des troupes engagées.

Elle a bien défendu son budget, soutenue en cela sans aucun doute par le Président de la République, et elle n'a pas laissé, comme ses prédécesseurs socialistes, puiser dans les dotations des armées pour compenser l'enflure des dépenses d'assistance et les exigences syndicales de la fonction publique.

Du coup le moral des militaires, qui se détériorait, s'est redressé. J'en ai eu le témoignage direct, lors du baptême de la nouvelle promotion de Saint-Cyr- Coëtquidan, qui a pris pour nom celui d'un héros exemplaire, le général Gabriel de Galbert. Il émanait, non seulement des élèves, ce qui est naturel une jeunesse attirée par le métier des armes, mais aussi des officiers supérieurs et généraux qui étaient nombreux, un sentiment d'ardeur, de confiance, d'enthousiasme et comme de certitude.

Les programmes d'armement ont été relancés. Si même les grands équipements - deuxième porte-avions, frégate anti-missiles, sous-marins de la nouvelle génération - ne se profilent encore qu'à l'horizon de plusieurs années, au moins Is matériels d'instruction sont réparés et les munitions d'exercice, semble-t-il, ne manquent plus.

La fin de la guerre froide avait pu favoriser chez les démagogues !'illusion qu'une armée puissante n'était plus de nécessité première.

Quelle erreur de jugement! Les flammes partent de tous les points de la planète, les explosions défigurent toutes les villes, le sang coule sur les routes, les haines ethniques tribales, religieuses, le fanatisme suicidaire engendrent partout l'horreur, cependant que les Etats-Unis, devenus pour un temps seule superpuissance, mais ayant découvert avec une stupéfaction douloureuse qu'ils n'étaient plus inatteignables, compensent le choc en se posant en shérif universel.

Dans de telles conditions, un peuple digne, une nation impliquée dans toutes les grandes affaires du monde, se doit de disposer d'un fort appareil militaire pour rendre sa diplomatie crédible, s'interposer dans les conflits quand elle juge avoir à le faire, protéger ses ressortissants à l'extérieur quand leur vie est menacée et assurer le respect de ses intérêts premiers.

Les armées doivent aussi être prêtes à intervenir à l'intérieur du pays dans les situations d'exception. Là-dessus, Mme ALLIOT-MARIE a fort bien résumé récemment la position du gouvernement.

« Les armées françaises sont la protection ultime quand les autres institutions sont impuissantes ou débordées. Sur le territoire national, nos armées sont toujours là pour protéger ou épargner la vie de nos concitoyens, lorsque les moyens normaux se révèlent insuffisants; c'est le cas des catastrophes naturelles ou technologiques, ou de situations d'urgence d'une ampleur exceptionnelle. Seuls les moyens militaires seront adaptés» (1) .

Il est un de ces moyens sur lequel notre ministre porte un effort auquel on n'accorde pas assez d'attention, et qui s'appelle les réserves. Une armée professionnelle comme la nôtre, et comme il fallait qu'elle le fût, demande impérieusement d'être' complétée en hommes et en compétences. Les réserves ne sont pas des troupe dormantes qu'on ne lève qu'en cas de menace extrême. Les réserves sont partie prenante, intégrante et permanente de la défense.

Sait-on que, depuis l'application du plan Vigipirate, plusieurs milliers de réservistes se sont relayés dans les gares et les aéroports, ainsi que dans les unités de défense sol-air stationnées auprès des sites sensibles?

Sait-on que quatre compagnies de la gendarmerie mobile, composées à 100 % de réservistes, ont participé à la sécurité du G8 à Evian, aidant à ce que ce sommet se déroule sans les troubles annoncés?

Sait-on que plus de deux mille cinq cents réservistes ont été déployés en 2003 le long du Tour de France, et qu'il n'a pas fait appel à des milliers d'autres lors de la tempête de 1999, des inondations à répétition et des feux de forêt qui, depuis 2001, ravagenttant de régions? .

Sait-on que des réservistes se renouvellent dans les dix sections aériennes chargées de la surveillance du territoire, de la détection des incendies, de la recherche de personnes ou épaves?

Sait-on que nous eûmes des réservistes engagés dans les opérations de Yougoslavie, du Kosovo, du Tchad, de Côte d'Ivoire et même d'Afghanistan ? Sur un total de près de six cent mille journées effectuées en 2002 par la réserve opérationnelle, plus de vingt-neuf mille ont été consacrées à des missions extérieures.

Mais d'abord sait-on bien ce qu'est un réserviste? C'est un citoyen homme ou femme, de plus de dix-huit ans, qui jouit de ses droits civiques, n'a pas subi de condamnation et qui s'engage, par contrat, à servir cinq à trente jours par an au sein d'une unité de défense, pendant une durée de un à cinq ans. Voilà qui est net, simple et clair, en même temps que fort modulé.

Toutes les professions sont concernées, car l'armée a besoin de tout, de bras, de têtes, de savoirs, d'expériences. La médecine, l'enseignement, la recherche, l'administration, la manipulation des ordinateurs, le maniement des outillages, la traduction des langues étrangères, la pratique sportive ont tous également leur emploi.

Le plan programmé jusqu'en 2015 a prévu qu'à cette date les effectifs des réseNes se monteraient à 94 000 personnes, dont 40 000 pour la gendarmerie. A la fin du dernier exercice, ils n'étaient que de 33 000, dont 12500 gendarmes. " ya donc du chemin à parcourir. Les crédits alloués à ce poste ont été haussés de 60 % pour 2004.

Les soldes sont alignées sur celles de militaires d'active de même grade; elles sontde 30 à 110 Euros pour le militaire de rang et les sous-officiers, et de 90 à 110 Euros pour les officiers.

Que mon lecteur me pardonne de l'accabler de chiffres, mais c'est le seul moyen de le mettre en face des réalités qui lui importent au premier chef, s'il est tant soit peu soucieux du bien de la France et des Français.

Le recrutement des officiers et sous-officiers de réserve est très satisfaisant en nombre et en qualité. l'esprit qui anime ces cadres en fait l'une des plus solides armatures du pays. C'est au niveau des hommes de rang que les volontaires sont insuffisants. les difficultés viennent souvent des employeurs qui répugnent à libérer une partie de leur personnel pendant une ou plusieurs semaines, ce qui poste effectivement quelques problèmes dans l'organisation du travail. Mais ces employeurs ont tort, car les engagés dans la réserve sont le plus généralement des individus solides, entraînés à l'effort, à la responsabilité, à la discipline, toutes dispositions dont l'entreprise ne peut être que bénéficiaire. Et puis ne mâchons pas les mots. . Les réserves ont vocation à empêcher les paniques. Nous savons que' des terroristes sont tapis sur le territoire et que les trotskistes s'y disposent à la subversion. les réserves sont l'encadrement naturel de la nation.

Winston CHURCHill, qui avait pu prendre, pendant 5 années tragiques, la mesure de leur utilité, disait: « les réservistes sont deux fois citoyens».

Et réveillons nos plus vieux souvenirs. Les milices communales qui permirent à Philippe-Auguste de gagner la bataille de Bouvines, de quoi étaient-elles composées sinon de réservistes ? Nos résetves seront demain les milices de l'Europe.

Tout au long de cet automne, on nous' aura parlé de la France qui décline, de la France qui tombe, de la France qui s'en va. Mais les media auront peu mis en lumière toute cette partie de la génération de vingt à quarante ans qui aspire à une France qui se redresse. Que de témoignages je recueille; continûment, de jeunes Français qui se vouent ou veulent se dévouer à des causes généreuses et générales, et qui recherchent, dans le service du bien collectif, leur justification d 'être!  Il y  a des réserves d'âmes dans lesquelles nos armées, à condition de notre dignité présente et future, ont à puiser. Et combien de chômeurs involontaires pourraient trouver là, une compensation à leur frustrante inactivité!

En cette période de voeux, l'un des miens, qui pourra paraître insolite, est celui d'un accroissement rapide de notre réseNe. Bonne année, la France!

(1) Politique Magazine, décembre 2003

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