GEORGES GUYNEMER

24 décembre 1894 : Paris  - 11  septembre 1917 : Poelkapelle (Belgique)

 

 

S'il ne fut pas « l'as des as » (René Fonck avec 75 victoires fut  l'As des As alliés), Georges Guynemer est le plus renommé des as français de la Première Guerre mondiale.

Symbole et véritable légende  il est tombé  le 11 septembre 1917 à Poelkapelle (Belgique).

A l’occasion du 90eme anniversaire de sa mort, il m’a semblé utile d’écrire ce petit article pour la revue de notre secteur

 

JL Fanjeau

Remarque mise à jour  2017 : Les deux Bases Aériennes portant le nom de Georges Guynemer ont été dissoutes:

La  BA 117- Paris Balard  a fait place en 2015  au Ministère de la défense (Balardgone)

La BA 102 -Dijon-Longvic  où étaient basées les 'Cigognes' a été fermée en juin 2016, et l'escadron de chasse 1/2 Cigognes transféré à Luxeuil -St Sauveur  été 2011.

 



Biographie sommaire :

Elève brillant mais dissipé, le bachelier Guynemer se destine à Polytechnique quand la guerre éclate : Il a moins de 20 ans.

De nature chétive, souvent malade, rien ne le destinait à l’aviation si ce n’est sa farouche volonté.

Il tente de s’engager mais à 20 ans, Guynemer mesure 1,73 mètres pour 48 kilos et avec sa  stature d’adolescent maladif, il est rejeté par l'infanterie puis la cavalerie.

A  force de  persévérance, voire d’obstination, il intègre finalement l’Ecole des Elèves Mécaniciens de Pau puis  sollicite d’être admis dans le personnel navigant et réalise son premier vol le 10 mars 1915.

Nommé caporal le 26 avril il rejoint l’école d’Avord qu’il quitte le 5 juin 1915 au grand  soulagement de la hiérarchie : "Ouf ! le gringalet ne s'est pas tué, et surtout, il n'a tué personne..."

Affecté  à Vauciennes (Aisne), à la déjà légendaire escadrille des Cigognes, ses débuts sont désastreux : dès le premier vol, il casse l'avion, puis un deuxième. D'emblée, il déplaît à son chef d'escadrille, le capitaine Antonin Brocard, qui fulmine contre ce "bouzilleur  de zincs ‘’

Coaché (comme on le dirait aujourd’hui) par Jules Védrines, il remporte sa première victoire sur un Aviatik allemand le 19 juillet 1915, avec son mécanicien Charles Guerder. Cette victoire arrive à temps car Brocard veut se débarrasser de lui.

La légende va se forger : il va connaître succès (53 victoires homologuées et plus d’une trentaine  probables) et défaites (abattu sept fois, blessé devant Verdun)

Nommé sergent le 20 juillet 1915 , Georges Guynemer  est décoré de la Croix de guerre et de la Médaille militaire le 21 juillet 1915.

Elevé au grade de Chevalier de la Légion d'honneur le 24 décembre 1915, il compte déjà quatre victoires homologuées. Promu sous-lieutenant le 4 mars 1916, il part pour Verdun où de durs combats vont opposer la MS3 à l’aviation allemande, qui a la maîtrise de l’air depuis l’attaque de février.

Basée à Breuil-le-Sec (Oise), puis transférée à Cachy (Somme), l’escadrille va se reconstituer en particulier avec les arrivées du lieutenant Mathieu Tenant de la Tour, du lieutenant Alfred Heurtaux et de l'adjudant René Dorme (parrain de la BA 107 -Villacoublay).

Il reçoit le Spad VII le 27 août 1916 à bord duquel il s'exerce à de nombreuses acrobaties aériennes. "Je passe ma journée dans mon taxi et je voudrais passer mon temps à le retourner dans tous les sens", écrit-il.

Guynemer, qui craint de se voir muter à un poste d'instructeur, redouble d'audace et est promu au grade de capitaine le 18 février 1917.

La mort de son ami René Dorme  l'affecte profondément et le dope : il repart le jour même au combat et réalise ce 25 mai 1917 un de ses plus brillants exploits, en abattant en une seule minute deux avions ennemis et en remportant dans la même journée deux nouvelles victoires.

De tels exploits, contribuent à exalter le courage de ceux des tranchées et de la boue.

Le 11 juin 1917, Guynemer est élevé au grade d'officier de la Légion d'honneur.

Il reçoit  peu après le nouveau SPAD XII, équipé d’un canon Hotchkiss de 37 mm.

Le  4 septembre 1917, il arrive sur le terrain d’aviation de Saint-Pol-sur-Mer,(près de Dunkerque) pour remplacer le Capitaine Heurtaux, à la tête de l’escadrille des cigognes,.

Pressentiment que sa chance l’abandonne et de sa mort prochaine ou lassitude ?. " C’est fatal, répète-t-il, je n’y échapperai pas. "

Ses supérieurs ont l’intention de le retirer du combat et de le nommer instructeur.

 

Des ennuis l’empêchent de voler jusqu’au  10 septembre. Ce jour-là, il s'envole, à trois reprises, à la recherche de l’ennemi. Il rentre épuisé : malgré des problèmes de santé il a dépassé ses limites une fois encore… une fois de trop ?

Le 11 septembre 1917, vers 8h30, il décolle en compagnie de Bozon-Verduraz pour une patrouille dans le secteur de Langemark : ce sera son dernier vol .

A partir de là, les récits sont flous mais  le plus  connu est que,  parvenu au-dessus du village de Poelkapelle vers 9h25, Guynemer repère un biplace d’observation allemand Rumpler vers lequel il pique aussitôt  tandis que Bozon-Verduraz attire sur lui une formation de huit  Fokker  mais perd le contact avec Guynemer. .

Le vainqueur de Guynemer, le lieutenant Kurt Wissermann. sera abattu le 30 septembre 1917 par  Douré et  Fonck  (selon Bernard Mark ) ou par deux Britanniques, Bowman et Hoidge.  (selon Collishaw)

L’enquête de Collishaw  va plus loin : Wissermann était observateur sur un Albatros, et non sur un Rumpler et surtout au moment où Guynemer lançait son attaque, il fut survolé par une formation de bombardiers allemands et que ce fut une rafale tirée par l’un d’eux qui l’aurait tué provoquant son plongeon vers l’Albatros de Wissermann.

Des civils  témoins de sa chute envoyèrent sur les lieux du crash un sergent médecin allemand et deux soldats de la 204ème division. Ceux-ci récupérèrent les papiers du mort et constatèrent qu’il avait reçu plusieurs balles, une en plein front, une à l’épaule et plusieurs aux jambes. Mais ils durent se mettre à l’abri car un bombardement britannique intense commençait.

 

Epilogue :

On ne retrouva jamais sa dépouille pulvérisée avec les restes de son avion par le tir de barrage britannique, il ne put être inhumé et toutes les hypothèses  coururent : prisonnier , tombé en mer ….Sa légende se renforça.

Dans les années 1920, les cinq as belges (Jacquet, Willy Coppens de Houthulst, Edmond Thieffry, André de Meulemeester et Jan Olieslagers) lui érigèrent une stèle commémorative à proximité de son lieu de chute présumé.

L'exemple :

La devise de Georges Guynemer  « Faire Face » est devenue celle de lEcole de l'Air de Salon de Provence.

Sa dispariion est célébrée tous les ans, le 11 septembre sur toutes les bases aériennes par une prise d'armes. A cette occasion, la dernière citation concernant Guynemer  est lue : "Mort au champ d'honneur le 11 septembre 1917. Héros légendaire, tombé en plein ciel de gloire, après trois ans de lutte ardente, il restera le plus pur symbole des qualités de la race : ténacité indomptable, énergie farouche, courage sublime. Animé de la foi la plus inébranlable dans la victoire, il lègue au soldat français un souvenir impérissable qui exaltera l'esprit de sacrifice et provoquera les plus nobles émulations.".

Deux bases aériennes portent son nom, Paris (état-major) et Dijon (qui accueille  l’escadrille des cigognes, son  escadrille).

Tous les  cinq ans, le 11 septembre, une cérémonie du souvenir a lieu à Poelkapelle avec nos amis belges. Cette année une cérémonie de grande ampleur se tiendra le 15 septembre

Des rues, des écoles  (pas assez nombreuses) portent le nom de Georges Guynemer  mais qui connaît ces deux citations ?

«Il y a une limite à toute chose, et il faut toujours la dépasser.»

«Lorsque l'on n'a pas tout donné, on n'a rien donné.»

Elles sont pourtant le reflet d’une vie, d’un engagement  et non le résultat d’une démarche intellectuelle de salon.



Avions pilotés :

Il baptisa  ses  appareils "le vieux Charles".

Blériot six cylindres 50 HP : premier bond  février 1915.

Morane 50 ch.

Morane Parasol.

Nieuport 80 ch.

Nieuport X.

SPAD (VII, XII canon,   le XIII ).

Sa tactique :

Il vole très haut dans le ciel, guette sa cible. se place dans le soleil  puis  fond sur elle le soleil dans le dos et la tire à bout portant

 


Ses victoires :

1- Un avion dans les lignes ennemies

19-juil-15

2-  Un avion dans les lignes ennemies

05-déc-15

3- Un avion dans les lignes ennemies

08-déc-15

4- Un avion dans les lignes ennemies

14-déc-15

5- Un avion dans les lignes ennemies

03-févr-16

6- Un avion dans les lignes ennemies

05-févr-16

7- Un avion dans nos lignes

12-mars-16

8- Un avion à Rosières (avec Chainat)

22-juin-16

9- Un avion à Barleux

16-juil-16

10-Un avion dans les lignes ennemies

28-juil-16

11- Un avion vers Barleux

03-août-16

12- Avion au N de Combles avec Heurtaux

17-août-16

13- Un avion à Ouest  du Bois Madame

18-août-16

14- Un avion dans les lignes ennemies

20-août-16

15- Un avion dans les lignes ennemies

04-sept-16

16- Un avion près de Storen

15-sept-16

17/18- 2 avions dans la région d'Amiens

23-sept-16

19- Un avion au Sud de Nesle

10-nov-16

20- Un avion à Morcourt dans nos lignes

10-nov-16

21- Un avion au Sud de Bertain

16-nov-16

22- Un avion sur Saint-Christ

22-nov-16

23- Un avion dans la région d'Amiens

22-nov-16

24- Un avion à l'Est  de Misery

26-déc-16

25- Un avion au Sud de la Maisonnette

27-déc-16

26- Un avion dans la région de Maurepas

23-janv-17

27- Un avion sur la gare de Chaulne

23-janv-17

28- Un avion à Lignières dans nos lignes

24-janv-17

29- Un avion à Goyencourt

24-janv-17

30- Un avion à Monchy dans nos lignes

26-janv-17

31- Un avion à  Bouconville dans nos lignes

08-févr-17

32- Un avion près de Serres

16-mars-17

33- Un avion au Nord d'Hoeville

16-mars-17

34- Un avion à  Régniéville-en-Haye

16-mars-17

35- Un avion à Attilloncourt

17-mars-17

36- Un avion sur La  Neuville dans nos lignes

14-avr-17

37- Un avion près de Courtecon

02-mai-17

38- Un avion entre Courtecon et Braye

04-mai-17

39- Un avion au Nord de Corbeny

25-mai-17

40- Un avion à Juvaincourt

25-mai-17

41- Un avion à Courlandon dans nos lignes

25-mai-17

42- Un avion à l'Ouest de Guignancourt

25-mai-17

43- Un avion à l'Ouest de Condé-s/Suippes

26-mai-17

44- Un avion à Loivre dans nos lignes

05-juin-17

45- Un avion au dessus de la forêt de Berru

05-juin-17

46- Un avion à Brimont

06-juil-17

47- Un avion à Villiers-Franqueux dans nos lignes

07-juil-17

48- Un avion à Moussy-s/Aisne dans nos lignes

07-juil-17

49- Un avion à Westrosebecke

27-juil-17

50- Un avion à l'Ouest de la forêt d'Houthust 

28-juil-17

51 et 52- Deux avions dans la région de Dixmude

17-août-17

53- Un avion en Belgique

20-août-17